Qu’ils soient grandioses dans l’héroïsme ou dans la lose, dans la magnificence ou dans la connerie ultime, il y a eu de très grands moments dans Shadow Nexus. Ils se doivent donc de passer à la posté(rieu)rité.
La win…
Boum, quand votre coeur fait boum (Hollow World)
Dans la famille Oakley, je demande Liam, qui pour une cause fort honorable s’est retrouvé la cible d’un certain Voleur d’Âmes, avec une lance bizarre plantée dans la poitrine, en train de lui sucer son Avatar. Dans la famille McAlexander, je demande ensuite Floyd, désireux de sauver son ami, mais ne voyant comme solution que de temporairement arrêter le coeur de celui-ci, dans l’espoir que l’arme cesse de faire son effet. Dans la famille Wilson, enfin, je demande Eric, qui a eu les cojones de prendre le contrôle du corps de Floyd pour se charger du sale boulot, et saisir le coeur de Liam dans l’équivalent spirituel de sa main afin de l’arrêter. Ce qui fait que Liam est techniquement mort pendant à peu près dix secondes; que pendant ce temps-là, le Voleur, distrait, a un peu botché un jet face à Charles, et a pris la poudre d’escampette; et que les retrouvailles ont été chaleureuses, pleines de fougue et d’un peu de larmes, et que maintenant, Liam sait à quoi il a échappé.
Et quand l’Echelle fait boum? (Hollow World)
Le sacrifice héroïque d’Eric Wilson, qui a lancé toute sa magye et tout ce qui lui restait de plasme à l’assaut de l’une des bobines de soutien de l’Echelle, afin de faire capoter l’ouverture du passage dimensionnel. Son âme s’est retrouvée déchiquetée en tout petits morceaux, éparpillée (enfin, ce qu’il en restait) aux quatre coins de l’Oneiros. Mais son action désespérée, soutenue par un rituel du feu de Dieu, a eu pour conséquence la création d’une singularité qui a absorbé le Paradoxe généré par l’Echelle, suffisamment pour éviter que le reste du monde ne soit oblitéré d’un seul coup.
… la lose…
Porte-à-porte (Shadow People)
S’étant précipités au secours de Genevra Morrow, dans la demeure parentale, Floyd et le Colonel trouvent la porte de la chambre de la jeune fille fermée à clé. Ni une, ni deux, tous deux se jettent épaule la première contre la porte pour l’enfoncer. Hélas, les deux mages botchent, tandis que la porte réussit un beau jet d’encaissement. Le bras fort endolori, le Colonel se résout à utiliser son fidèle Beaumont-Adams cal.45 pour exploser la serrure d’une balle bien tirée; de tout le scénario, ce sera là la seule et unique utilisation de cette arme.
Anode, cat-node… (Hollow World)
Quand Liam et Floyd se mettent en quête d’un Node pour se ressourcer en Quintessence…
En chemin, et sous l’oeil goguenard d’un vampire en promenade, Floyd s’est fait sauvagement agresser par un pur chat de gouttière, s’est retrouvé le crâne lacéré et en sang, pour finalement arriver au Node tant convoité, et constater qu’il s’agissait en fait d’une… caisse d’ordures, emplie de pommes pourries et de diverses épluchures en guise de Tass.
Notons que Liam, lui, a mangé sa pomme pourrie pour regagner son point de Quintessence.
Le champion toutes catégories (Hollow World)
Aidan Clarick, qui a eu une enfance de merde, une vie de merde, s’est retrouvé à buter sans le faire exprès sa femme qu’il adorait, a effacé les deux tiers de l’Ecosse de sa réalité, est camé jusqu’aux yeux la moitié du temps et sans doute pas mal bourré l’autre moitié, a entraîné deux PJs dans ses cauchemars, a passé quarante ans à se faire cracher à la gueule métaphoriquement parlant par le Roi, et a vu son Avatar corrompu après qu’une Dévorante a décidé de lui faire sa fête. Et qui en plus n’a décidément aucun talent pour mourir, en dépit de son existence décidément pourrie.
Maître Stockwell? J’ai un truc à vous montrer… (The Day London Stood Still)
Scène: le Bookworm, après que Dirac et Veig ont découvert que le balcon du troisième étage menait à la salle de contrôle du reflet de l’Echelle. Salle où, lors d’une précédente “vision”, Leslie Wade, possédée et devenue folle, avait abattu Wellesley, avant de se suicider d’une balle dans la tête sous les yeux des deux PJs…
Arrivent Abigail et Aidan, enfin revenus de leur long périple pour escorter Storn à la Fondation. Désireux de voir ce que ces deux-là pensent du reflet de la Tour de Londres, Dirac leur dit d’entrer dans ladite pièce. Ce qu’ils font… arrivant ainsi dans la mare de sang s’étendant encore autour de Wade et Wellesley.
Grand moment de solitude quand le MJ a dû lancer les dés pour voir si Stockwell passait en Frénésie, et a gentiment loupé son jet. Est-ce que le monsieur aux dents longues a encore des points en Volonté? Oui? Ouf: il va donc en claquer un le temps de sortir de là et d’aller se changer les idées. Parce que c’est ça ou bouffer les PJs sur place (surtout Abigail, à qui il était encordé).
Le papier qui traîne (Something Wicked This Way Comes)
Qui c’est qui, dans un rêve, trouve les derniers écrits qu’a laissés Judith de Durham avant de se pendre, sous le coup de la folie?
Qui c’est qui les a lus et qui a failli passer en Quiétude?
C’est Veig!…
… et les inclassables
Voir un kilt et mourir (Hollow World)
Scène d’apocalypse à Oxford. Les PJs cavalent dans l’hôpital dévasté, à la rescousse de l’Archevêque McDermuid et du médecin-chef Patrick Fletcher, capturés et sur le point d’être exécutés par Noah, un agent de Dresca bien frappé dans sa caboche. Clarick et quelques-uns de ses hommes sont sur leurs talons, mais devant tout d’abord s’extirper du puits du monte-charge. Déjà bien fatigués, les PJs ont un peu de mal à combiner de la magye efficace pour atteindre Noah, protégé par ses saloperies de Dévorantes. Alors, en désespoir de cause, Charles Amberville essaye de gagner du temps en utilisant le premier moyen qui lui vient à l’esprit: s’écriant “Behold! The most secret weapon of mighty Scotland!”, il… lève son kilt et montre sa bite au Néphandus.
Grand moment de solitude pour Noah. Grand moment de fou-rire pour le MJ et tous les joueurs. Incapable de reprendre le cours de son récit, le MJ abrège les souffrances du Néphandus en faisant arriver les soldats, qui, sur cet édifiant dialogue:
“Capitaine, vos ordres? Capitaine?
– Ha… Oui… (DafuqamIlookingat?) Euh… Feu!”
allument sans autre forme de procès, à coups de lance-flammes, l’ennemi encore abasourdi.
Bizarrement, on a placé la césure du scénario juste à ce moment-là.
Moero, moerooo! (Hollow World)
Grand final dans la salle souterraine abritant la machinerie principale de l’Echelle. Le roi Charles VI est en train de s’enfuir par ce qui reste de l’escalier montant vers le rez-de-chaussée. Ni une, ni deux, l’autre Charles, c’est-à-dire Amberville, jugeant qu’il y avait un Charles de trop dans cette pièce, chope sa dernière grenade incendiaire, la dégoupille, et la balance sur le groupe royal avec brio. La grenade en explosant atteint pile poil le roi, que l’on peut entendre encore hurler “Nous brûlons! Nous brûlons!” (et là, imaginez-le doublé par Norio Wakamoto, “Moero! Moero!“) pendant de longues secondes. Le dernier Stuart n’a pas été regretté par beaucoup, il faut le dire.
Ce à quoi vous avez échappé (Hollow World)
Morceaux choisis qui n’ont pas eu lieu… mais qui auraient pu!
* Charles VI Stuart doublé par Norio Wakamoto:
Charles VI Stuart: “Charles zi Brrrrritannia ga meijiru! Kore wa jibun no meirei desu, Clari~kku!”
Clarick (totalement blasé): “Hai, koutei-heika.” *long soupir*
* Jeremiah Gottwald/Orenji-kun dans l’armée de Britannia. Comment ça, le MJ est une vieille fan de Code Geass?
(Mais nous caressons l’idée de voir Aidan Clarick à la retraite cultiver une orangerie en compagnie de ses petits-enfants, quelque part dans un coin paumé de l’Umbra.)
* Le roleplay détaillé de Liam Oakley se faisant enfiler par le blondasse très con qu’était le Prince de Galles.
Certes, ils ont vraiment couché ensemble (juste avant que Liam ne lui tranche la gorge), mais nous avons eu le bon goût de ne pas nous attarder dessus.
* Sur le modèle de la rencontre avec le Herr Kommissar dans la librairie juive, dans L’As des As:
Juliet: “Maman? Papa, il est con comme une bite.”
Cornelia: “Mais d’où sors-tu cela?”
Juliet: “C’est les serviteurs qui l’ont dit. C’est vrai que papa est con comme une bite?”
Cornelia: “Voyons ma chérie, ça ne se dit pas. C’est vrai, certes… mais ça ne se dit pas.”
* Un gros duel d’insultes à la radio de l’Edinburgh et du Dresden, entre Clarick et Wallenstein:
Clarick: “Espèce de crétin congénital.”
Wallenstein: “Toi-même, espèce de… de… homme des Basses-Terres!”
Clarick: “…Là, Wallenstein, vous allez trop loin! (A ses hommes:) FEU A VOLONTE!!”
* La fusion dance entre Floyd Alexander et Eric Wilson: “Fuuuuuu…SION!”
* La cornemuse thanatique de l’Edinburgh vs. les grandes orgues thanatiques de Dresca.
* Les techniciens de radio des dirigeables utilisant leurs appareils pour des communications à la con: “Oh badger badger badger…! – Dresca, Dresca!”
Le mec bizarre à la fenêtre (Something Wicked This Way Comes)
Pierre Dirac, qui décide d’observer le lieu de Dresca par Correspondance/Prime/Psyché. Qui fait un magnifique jet de dés, et perçoit en bonus le Node du cottage des Lannister. Qui se fait néanmoins capter par Lily. La jeune fille, peu rassurée de sentir une présence inconnue du côté de Dresca, agit par réflexe et lui claque la porte (de Correspondance) au nez, avant de refuser tout contact mental, sans doute trop occupée à déjà passer en revue les défenses magyques du secteur.
Réaction de Dirac: “Elle me surprend à l’espionner, puis refuse de me parler? C’est sûr: elle a un truc à cacher!”
Oui… Sa vie privée, peut-être bien.
Moero, moerooo! (bis repetita) (Something Wicked This Way Comes)
Veig Cargill passe son temps (parfois une bonne heure) à échafauder des plans subtils, à base d’organisation en douce de grèves, de manipulations, etc… Pour au final en arriver à la conclusion que “oh et puis merde c’est trop long: allez, je fais tout cramer.” Et il n’est même pas Flambeau…
Mais c’est vous qui vouliez me parler! (The Day London Stood Still)
Pierre Dirac pendant son Seeking. Pour sa défense, la MJ trollolol que je suis n’avait pas prévenu le joueur que ça se ferait à cette séance-là — j’avais même fait tourner de la désinformation comme quoi “je n’étais pas super inspirée et ça allait me prendre un peu de temps encore”… En fait, je m’arrangeais avec les joueurs de Veig et Abigail pour qu’ils jouent leurs personnages en compagnie de Dirac, personnages tels qu’ils seraient vus par l’Avatar pendant la quête spirituelle, mais tout en passant pour les véritables eux-mêmes. Jusqu’au bout, Dirac n’a rien vu venir, ce qui a donné lieu à des moments très fendards. Par exemple:
(Dans l’escalier) “Il n’y a pas de temps à perdre! Poursuivons notre ascension.”
Dirac: “Monsieur Cargill, ne vous avisez plus jamais de me contredire. D’ailleurs, ne vous avisez plus de discuter ainsi avec moi. Cette conversation est close.”
Avatar!Veig : “Mais… Mais enfin, c’est vous qui la vouliez, cette discussion! Sinon moi j’aurais attendu encore un peu.”
(Oui, parce que c’est Dirac qui avait dit à son Avatar peu de temps avant: “Tu ne crois pas qu’il serait temps pour la quête, là?” L’Avatar n’a que moyennement apprécié… d’où le côté trollage-de-mage du Seeking.)
Le tout culminant en Veig se faisant passer pour le nouveau Pilier après la mort de Storn:
Dirac: “Comment ça, tu lances 7 dés en Entéléchie maintenant?!”
Avatar!Veig: “C’est l’avantage du Pilier… mais je ne peux pas faire ça tout le temps, hein, c’est véritablement exceptionnel, ça dépend si le MJ l’accorde ou pas.”
L’esprit de sacrifice (The Day London Stood Still)
Abigail Goldwish, se dévouant héroïquement pour réchauffer de son petit corps nu un Ciaran Storn inconscient et trempé jusqu’aux os.
Pendant ce temps, Stockwell faisait semblant de ne pas regarder. Si, si, on vous le promets.
L’esprit de sacrifice, take 2 (Road to Perdition)
Liam Oaklet, tombant sur les résidus du rêve de la Porte Onirique telle que Aidan l’avait défendue… y compris les restes psychiques d’un Aidan retourné à l’état de bête, et poussé par la soif de sang.
Que fait Liam? Il lui file son sang, bien sûr. Là, comme ça, spontanément. *facepalm*