Shadow People est pour ainsi dire l’épisode-pilote de Shadow Nexus, joué durant un long week-end de l’été 2008 dans le but de tâter le terrain et voir si mes joueurs accrocheraient. Autant dire que cela s’est excellement bien passé, et a posé de nombreuses bases pour cette campagne en devenir.

D’étranges événements

L’enterrement

Tout commence le mardi 2 novembre 1880, par une froide matinée, dans le cimetière de Kensal Green. Floyd, Ed et le Colonel assistent à l’enterrement de Jonathan Chrysler, un Euthanatos anciennement journaliste qui a été retrouvé assassiné quasiment sur le pas de sa porte deux nuits auparavant. Tandis que les premières poignées de terre s’écrasent sur le cercueil, ils ne sont pas sans remarquer quelques personnes étranges: une femme à l’abondante chevelure rousse qui les fixe régulièrement, deux hommes, un peu à l’écart, certainement des officiels du Yard attendant la fin de la cérémonie, ainsi qu’un autre mage, Ryan Swift, qui se trouve travailler comme journaliste au Daily Mail. L’humeur n’est bien évidemment pas au beau fixe, car Chrysler n’était pas le premier à avoir été tué d’une manière aussi abominable.

Alors que la cérémonie touche à sa fin, Swift fait signe à Ed pour lui demander de le rejoindre, lui et ses amis, à la sortie du cimetière. Bien leur en prend, car les deux policiers questionnent déjà les membres de la famille, et il y a fort à parier qu’ils ne sont pas membres des Traditions. Les quatre mages s’éloignent pour gagner le fiacre de Floyd, gardant un oeil attentif sur ce qui se passe autour d’eux; Floyd demande à Wilfried, son serviteur, s’il a par hasard parlé au cocher de “cette grande femme rousse, là-bas”. Il apprend ainsi qu’il s’agit de Mme Saint-Clair et de son époux, qui eux non plus ne s’attardent pas, et dont le fiacre part rapidement, bien vite suivi par un autre.

Swift

En route pour le manoir Alexander, Swift leur fait part de la raison de cette rencontre impromptue. Pour les besoins de son métier, ainsi que pour savoir ce qui est vraiment arrivé à son collègue, il est-lui même concerné par ces tristes histoires de meurtres sanglants, et cherche à rassembler le plus d’informations possibles. Sa soeur, Ariadne Forsythe des Euthanatoi, aimerait lui prêter main-forte, mais a les mains liées de par sa position sociale (son époux, un Hermétiste, est en train de mettre un pied dans la porte de la machine parlementaire, puisqu’il a été élu MP pour la circonscription de Dagenham cette même année). D’après leurs observations à tous deux, les victimes étaient quasiment toutes des Mages, et des Traditions — si un Technocrate s’était trouvé parmi eux, cela a été soigneusement étouffé, d’autant plus qu’ordre a été donné en haut lieu aux journalistes de ne plus donner de détails sur la raison de ces morts si d’autres victimes devaient être retrouvées.

Les PJs malheureusement n’en savent pas plus, car ils n’ont d’ordinaire pas beaucoup de contacts avec les Traditions à Londres. Néanmoins, tous quatre se mettent d’accord pour garder l’oeil ouvert, pour le cas où une disparition suspecte ou tout autre phénomène se produirait.

Informations

Dans l’après-midi, le Colonel s’occupe comme à son habitude du dressage des chevaux, tandis qu’Edward se rend à l’entrepôt du Daily Mail où il doit récupérer les journaux à distribuer. Le gamin en profite pour regarder les gros titres, et remarque une mise à jour dans une affaire de scandale financier dans la City, impliquant un financier du nom de Canning, ainsi qu’une petite annonce demandant à quiconque aurait des informations sur un certain “Jason Kincaid” de contacter Adrian Saint-Clair poste restante. Après un détour par Greenwich pour ramener son salaire de la journée à son père et aider comme il le peut à la taverne, Ed s’éclipse discrètement pour retourner au manoir Alexander. Floyd, quant à lui, se charge d’éplucher les journaux des dernières semaines qu’il a conservés, et relève la liste de toutes les personnes mortes de façon similaire à Chrysler. Il se trouve que parmi les victimes les plus récentes figure justement une certaine Joanna Canning.

Au club

Le Colonel n’est pas en reste. Se rendant comme de coutume en fin de journée à son club, situé non loin de la butte où est sis le manoir de Floyd, il converse là-bas, entre deux dégustations de cognac, avec Rakim Sindkar, un mage métisse d’origine indienne, qui lui demande au passage si par hasard il a eu des nouvelles d’Elliot Dougall, un autre membre du club. Ce dernier ne s’est pas présenté depuis une dizaine de jours, et son comportement avant cela avait été des plus distants. Le Colonel consulte lui aussi les journaux, réalisant combien l’article concernant le scandale financier est étrange — il semblerait que la chance de Canning l’ait “subitement abandonné”…