Les Ecrits de la Folie (à défaut de disposer d’un titre plus évocateur) sont des textes pour la plupart contenus dans un étrange manuscrit que Floyd Alexander, Aonghus MacDubtach et Edward Barham ont eu l’occasion de découvrir, et brièvement tenir entre leurs mains, à la fin de Shadow People. Ce manuscrit se présente sous la forme d’un cahier relié, du genre de reliure que l’auteur lui-même effectuait à la main, et ressemble en tous points à un journal intime, ou à un carnet de bord, plutôt qu’à un ouvrage de fiction. L’écriture en est serrée, et son type laisse à penser que le texte a été rédigé vers le milieu ou peut-être la fin du dix-septième siècle. Quant au contenu lui-même, aucun des trois Mages n’a pu ni osé y porter une attention soutenue; il ne savent donc pour le moment qui en est l’auteur, et ne sont pas seulement parvenus à déterminer s’il s’agissait d’un homme ou d’une femme.

Le mystère demeure quant au fait que ce journal est parvenu à envoyer deux mages dans la Quiétude, et même à les pousser si loin qu’ils en sont devenus Maraudeurs. Les PJs ne savent pas si cette conséquence est liée à l’objet en lui-même, à son contenu ou à ce qu’il décrit — peut-être est-ce aux trois?

A l’heure actuelle, ce manuscrit se trouve peut-être encore entre les mains d’Aidan Stockwell, dont les réelles intentions à son sujet restent obscures, bien qu’il ait affirmé à Floyd Alexander l’avoir détruit comme promis. Il existe aussi un carnet de notes prises au sujet de certains passages du Livre, que Charles Amberville a récupéré dans les décombres du 42, Dulwich Road (voir Dangerous Acquaintances). Enfin, Genevra Morrow, dans son paysage onirique, possède un lourd volume relié qui, selon les hypothèses des PJs, pourrait être l’équivalent du manuscrit dans le monde des Rêves.

Petit détail: Aidan Clarick (du Monde de l’Oubli) a indiqué au passage que la rédaction d’ouvrages de ce type aurait pu tout à fait être dans les cordes de sa grand-mère, qui était une spécialiste des pièges magyques de ce type…

Fragments

(Note de la Conteuse: les fragments cités ici ont été écrits indifféremment en français ou en anglais, selon mon humeur du moment, mais pour les PJs, la langue de l’ouvrage est uniquement l’anglais.)

Les réceptacles du vide

Aperçu par le Colonel lors de sa percée psychique dans les pensées chaotiques d’Amelia Woodrow dans Shadow People:

Au royaume du crépuscule, nous chanterons pour l’éternité, contemplant la voie obscure qui mène aux Enfers. Priez pour nous, vous qui nous succéderez. Priez pour nous, qui vous avons précédés. Priez pour nous, âmes emplies de violence, êtres creux, réceptacles du vide, qui avons jadis cherché à abattre le ciel, et errons désormais dans les terres obscures de notre vanité.

Les regards

Citation découverte au cours de Dangerous Acquaintances par Charles Amberville, dans un cahier de  notes concernant le journal, cahier qui avait survécu à l’incendie de Dulwich Road:

Ces regards que je n’ose croiser dans mes rêves, là où commence l’autre royaume de la mort, ces yeux de fer et de glace ne cessent de me hanter, folie du sang qui nous tous nous maudit, folie des âmes qui nous forcent à nous abîmer vers le Néant. Notre passé est notre avenir, aussi troublé que notre présent, aussi sombre que l’Abysse qui lui a donné naissance. Je ne prierai point pour notre salut, car il nous a déjà été accordé, et déjà nous l’avons rejeté; mais que mes espoirs d’avance condamnés servent du moins à paver la voie pour ceux qui viendront après nous afin de pallier à la vacuité de nos existences mourantes.

Le testament

Si l’hypothèse du rapport livre de Genevra dans le Rêve/livre des deux Maraudeurs est exacte, il se pourrait alors que cette inscription gravée sur la pierre tombale aperçue par Liam Oakley dans le jardin onirique de Genevra Morrow, au début de Reason in Madness, soit d’une certaine manière liée au problème:

One for the crumbling Past,
The child I shaped against the wave of deceit.
One for the changing Present,
Born from the new plague of our time.
One for the bleak Future,
Brought to our world as a trophy of ignominy.
To you, my grandchildren, I bequest my fateful will,
That you may carry my intent
Past twilight, night and dawn:
Betrayer — drenched in the blood of our forlorn hope,
Remembrance — victim of this battle we have lost,
Heart above reason — yet to come and already doomed.
O sing for me, my child of darkness —
Sing for me, my child of light —
Sing for me, my child of shadow —
Our demise you will be, yet perchance set us free.


Un pour le Passé décrépit,
L’enfant que je façonnai contre les vagues de tromperie
Un pour le Présent changeant,
Né du fléau nouveau de notre temps.
Un pour le sombre Avenir,
Amené en ce monde en trophée de l’ignominie.
A vous, mes descendants, je lègue mon testament funeste,
Afin d’accomplir mon dessein
Au-delà  du crépuscule, de la nuit et de l’aube :
Traître – trempé du sang de notre mince espoir,
Souvenir – victime de cette bataille que nous avons perdue,
Coeur plus que raison – encore à venir et déjà condamné.
Ô, chante pour moi, mon enfant de ténèbres –
Chante pour moi, enfant de lumière –
Chante pour moi, enfant de pénombre –
Vous serez notre perte, mais nous libérerez.