La boutique d’horlogerie de Mr. Clock est une véritable curiosité, dans laquelle Floyd et le Colonel ont, les premiers, pénétré au cours de la première nuit des événements se déroulant durant Shadow People. Suivant les indications quelque peu vagues d’Aidan Stockwell suite à la découverte d’une chaîne de montre près du cadavre à Regent’s Park, les deux mages se sont rendus sur Tottenham Court Road, espérant y trouver quelque indice supplémentaire quant à l’enquête qu’ils avaient malgré eux entreprise. Une lueur en provenance d’une impasse perpendiculaire dont ils ignoraient l’existence les a alors attirés, et ils y ont aperçu une échoppe bien étrange, emplie d’horloges de toutes sortes et de toutes époques, qui indiquaient toutes sans coup férir la même heure… y compris une clepsydre et un cadran solaire, à l’ombre projetée par la lumière d’une lampe à huile provenant de l’arrière-boutique.

Mr. Clock disposait entre autres des journaux du lendemain, et Floyd Alexander se rendit vite compte que sa propre montre à gousset réagissait elle aussi à cet environnement, puisqu’elle se mettait invariablement à l’heure des horloges de la boutique, en dépit de ses efforts pour la dérégler et voir ce qui arriverait. Le Colonel n’ayant pas sa montre sur lui, ils ne purent vérifier si cela lui serait aussi arrivé, ou si seule celle de Floyd (héritée de son grand-père… à qui Mr. Clock lui-même l’avait vendue) était affectée. De plus, lorsque les deux mages quittèrent l’endroit, ils se retrouvèrent délestés d’une petite partie de leur Quintessence — sans doute le prix à payer pour les informations qu’ils avaient obtenues. Ce drôle de magasin était peut-être bien un Sanctuaire, doté de certaines règles à respecter; Mr. Clock se montrait à vrai dire assez à cheval sur le fait de toujours remonter montres et horloges à minuit pile.

Les mécaniques vendues par l’étrange horloger sont toutes d’une précision infaillible. Un acheteur trouvera toujours quelque chose à son goût dans la boutique, du moment qu’il a ne serait-ce qu’une vague idée en tête (“une montre avec des rubis”, “une montre avec un motif celtique”…); il est également possible de passer commande, comme l’a fait Charles Amberville, bien que dans ce cas, le coût soit plus élevé et surtout particulier (“une caisse de liqueur de Haggis sauvage, livrée chaque année à Imbolc, pendant 72 ans, paiement reconductible aux héritiers”).

Là aussi moyennant contrepartie quintessentielle, Mr. Clock accepte aussi de mettre parfois à disposition de ses “bons” clients une pièce d’une genre un peu particulier, puisqu’elle ne se trouve nulle part ni dans l’espace, ni dans le temps. On ne peut donc y être espionné au moyen de ces magies; d’un autre côté, il peut être risqué d’y rester trop longtemps, car si le temps ne s’écoule pas pour ceux de l’extérieur, ceux de l’intérieur continuent néanmoins de vivre… et donc de vieillir.