“Père, je vous en prie! Je n’ai rien fait, je le jure!”
— Genevra Morrow

Genevra est une jeune Orpheline très récemment Eveillée, et la fille aînée de Peter Morrow et Amelia Woodrow.

Description

Apparence

Genevra est une petite jeune fille très pâle de quatorze ou quinze ans tout au plus, aux cheveux blonds-roux bouclés et aux yeux clairs. Son visage est rond, et ses joues arborent quelques taches de rousseur très discrètes. Ni vraiment jolie, ni peu attractive, Genevra est de ces gens qui peuvent facilement passer inaperçus. Elle affiche une expression souvent rêveuse, voire même hagarde. Lorsqu’on lui parle, il est difficile de savoir si elle écoute ou si son esprit est perdu ailleurs.

Comportement

Jusqu’à présent, les PJs n’ont vu d’elle qu’une adolescente tour à tour en larmes, terrorisée et en état de choc. Genevra présente des signes d’instabilité certains, ce qui n’est pas étonnant, au vue de l’éducation qu’elle a dû recevoir de ses parents Maraudeurs, ou du moins des attitudes qu’ils ont eues avec elle depuis son Eveil. Elle semble être assez impressionable, et facilement paralysée par la peur.

Dans l’Oneiros, par contre, elle a tendance à se promener dans des endroits pas forcément des plus recommandables, tels les cauchemars tissés par Aidan… Audace, ou manque de jugement?

Interventions

Shadow People

Genevra s’est Eveillée peu de temps avant les événements de Shadow People, peut-être à cause de la présence de ses parents tous deux Mages, ou peut-être parce qu’à son tour, elle avait posé les yeux sur le mystérieux journal trouvé à Durham, journal qui avait plongé Peter et Amelia dans la Quiétude. Sans doute Genevra avait-elle alors manifesté un don particulier pour la Sphère d’Entropie, car son père commença à considérer qu’elle aussi faisait partie de ces créatures des Ténèbres à éliminer. Dans un dernier accès de lucidité, et partagée entre ce qu’elle considérait sa mission et son amour maternel, Amélia Woodrow a demandé à Floyd et à ses compagnons de sauver Genevra.

Dans leur empressement à tirer la jeune fille des griffes de Peter Morrow, les PJs sont arrivés juste à temps pour empêcher ce meurtre d’avoir lieu, mais pas suffisamment tôt pour épargner à Genevra la vision de son propre père désireux de la tuer, ni les hurlements de terreur de ce dernier lorsqu’il s’est retrouvé aux prises avec les deux Spectres accidentellement attirés par Floyd. Terrorisée, il a fallu toutes les injonctions et exhortations de Floyd et Ed pour finalement lui permettre de se ressaisir, et de s’élancer dans le couloir, à la suite de son petit frère, échappant ainsi à l’horrible combat se déroulant dans sa propre chambre.

Personne ne sait exactement pourquoi elle n’a pas fui directement vers la porte d’entrée, mais s’est arrêtée dans le bureau du premier étage pour y prendre le journal, soigneusement dissimulé derrière la rangée de livres la plus basse de l’une des bibliothèques. Heureusement pour elle, le Colonel MacDubtach n’a pas hésité à revenir sur ses pas afin de la sauver, alors que les échos de l’action des Spectres, à l’étage supérieur, se faisaient déjà sentir dans les autres pièces. Jusqu’à ce qu’Ed parvienne à la faire dormir dans la berline les emmenant tous loin de ce lieu de cauchemar, elle a continué de serrer l’ouvrage contre sa poitrine, refusant de le lâcher quoi qu’on lui dise.

Dangerous Acquaintances

Installée chez Floyd Alexander, tout d’abord dans son cabinet de consultation, Genevra a ensuite passé plusieurs jours dans un état semi-comateux dont elle ne s’éveillait que quelques minutes par-ci par-là; Floyd et Sonia, qui se relayaient pour s’occuper d’elle, ont d’ailleurs vite compris qu’il leur fallait mettre ces courts moments à profit pour lui faire avaler quelque boisson et nourriture, sous peine de la voir très vite mourir de déshydratation et d’inanition. Malgré les examens que lui a fait passer le jeune médecin, il n’a rien pu déceler chez elle qui ressemblât de près ou de loin à une blessure ou une maladie. La jeune fille semblait tout simplement dormir en permanence, s’agitant parfois comme sous l’effet d’un mauvais rêve, mais sans plus. En un peu plus d’une semaine, elle ne s’est “réveillé” que trois fois, et encore est-ce un grand mot, car elle n’a reconnu personne, ni même tenté de communiquer avec quiconque.

C’est le 12 novembre au matin que Genevra a enfin ouvert les yeux pour de bon, hurlante, au sortir d’un cauchemar. Il a fallu un certain temps à Floyd et Sonia, accourus sur les lieux, pour la calmer. Désorientée et tremblante, Genevra suppliait qu’il éloigne d’elle une créature sombre qui la terrorisait, mais les paroles apaisantes du jeune médecin, ainsi que l’atmosphère suffisamment rassurante de la chambre, ont finalement eu raison de sa panique. Quel était donc ce cauchemar? Floyd n’en a pas appris plus, mais il est troublant que Genevra se soit réveillée à peu près au même moment que Charles Amberville…

Tandis qu’il l’auscultait, la jeune fille a posé des questions au sujet de son petit frère et de ses parents, et il s’est rapidement avéré qu’elle n’avait en fait aucun souvenir des événements tragiques de Brockwell Park. Convaincu qu’elle souffrait de maladie et que Floyd la ramènerait chez sa mère après son rétablissement, Genevra n’a visiblement pas réalisé que l’Euthanatos ne faisait que temporiser. Troublé, Floyd a cru ressentir en elle une sensation fort familière… LA Sensation.

Reason in Madness

Au cours des jours qui ont suivi la disparition des Spectres, Genevra a continué de reprendre lentement des forces, s’enquérant à nouveau de sa famille, au grand dam de Sonia, qui ne savait plus quoi lui répondre, et s’est même demandé s’il ne faudrait pas songer à l’instruction des deux enfants, puisqu’ils n’ont plus de famille. L’adolescente n’avait pas encore conscience de ce que sa situation avait d’étrange, et n’avait pas non plus songé à signaler à Floyd si elle avait d’autre parents que son père, sa mère et son frère.

Dans la nuit du 15 novembre, Liam Oakley a rencontré la jeune fille, ou plutôt le reflet de son esprit. Entraîné par l’étrange Ezekiel dans un jardin non moins étrange au coeur des rêves, Liam s’est retrouvé face à l’esprit onirique de Genevra, trônant sur un grand fauteuil couvert de velours rouge, et tenant entre ses bras un grand livre fermé par de lourdes serrures. Dans ce décor, Genevra ne parlait pas, mais elle n’avait pas peur d’Ezekiel — tous deux semblaient d’ailleurs se comporter comme deux enfants plus qu’autre chose. Le jardin, quant à lui, constituait une poche de rêve clairement reliée à la jeune fille, car là où elle y marchait, le décor se modifiait dans son sillage. Très passive et obéissante, elle n’a toujours rien dit lorsque Liam a dû s’enfuir avec elle à la demande d’Ezekiel, et ne semblait pas non plus craindre le jeune Verbena.

Plus inquiétant, Ezekiel a prétendu qu’elle était “née du Crépuscule”, tout comme lui, et que si elle n’était pas encore vraiment “éveillée”, cela ne saurait toutefois tarder. De plus, la créature surnommée le Mangerêve était à ses trousses, pour une raison inconnue — peut-être bien, comme l’ont plus tard supposé Liam et Floyd, cherchait-elle à prendre possession du corps de Genevra par le biais de ses rêves, afin de s’incarner dans le monde des humains…

Genevra s’est réveillée au même moment que Floyd, Liam et Charles, sous l’impact de l’orage d’origine magyque qui s’est concentré dans la nuit au-dessus de la Tour de Londres. L’Euthanatos l’a trouvée debout devant la fenêtre grande ouverte de sa chambre, pieds nus et vêtue uniquement de sa chemise de nuit, le regard vide et fixe, braqué sur le sud-ouest de la ville. Elle contemplait la conflagration d’un air fasciné, comme hypnotisé, pas même consciente de la pluie et de la grêle qui venaient lui cingler le visage. Il n’a plus fait aucun doute que Genevra avait non seulement perçu quelque chose, mais que ses sens étaient devenus suffisamment aiguisés pour que la vibration magyque la tire de son sommeil et la plonge dans cet état. A ce moment, Floyd a eu la confirmation que l’adolescente était vraiment Eveillée, même si encore incapable de modeler la Réalité par la seule force de sa volonté.

Alors qu’elle était encore dans un état second, le jeune médecin l’a rassurée et l’a ensuite forcée à se recoucher et lui a administré un léger sédatif, peu désireux de la voir elle aussi se lancer dans un réflexe à la recherche de ce qui avait causé l’orage, ou encore tout simplement le suivre lui lorsqu’il se rendrait sur les lieux.

Notes

• Genevra est une variante du prénom Guinevere (Guenièvre.)
• Un portrait qui a quelque peu contribué à m’inspirer l’expression de ce personnage: Ginevra de’ Benci.
• Dans Reason in Madness, Genevra dans son fauteuil tient bien un livre, mais cela n’a rien à voir avec Aina. En fait, le parallèle entre les deux ne m’a frappée qu’après coup.