Something Wicked This Way Comes se lit en parallèle de Hollow World: Under the Twinkle of a Fading Star. Ce scénario décrit les événements ayant précédé l’incident de la Tour de Londres dans le monde victorien, mais du point de vue de trois autres personnages: Pierre Dirac, Abigail Goldwish et Veig Cargill. Ces derniers collaborent plus étroitement avec Anglia Magna afin de comprendre ce qui agite Londres… et comment l’éviter, si possible.

Le calme avant la tempête

Au sujets des meurtres:

Tout commence en ce soir du 15 novembre 1880 pour trois mages attendant la venue d’une connaissance commune au Sweet Dove, un cabaret plutôt classieux de l’East End, dirigé par la charmante et quelque peu mystérieuse Abigail Goldwish. Abigail, Verbena de son état, s’emploie à gérer ses affaires, tandis que non loin de là, Pierre Dirac l’Hermétiste prend congé d’un client de sa librairie, le Bookworm, avec qui il vient d’avoir une banale conversation. Quant à Veig Cargill, Hermétiste lui aussi mais de la maison Ex Miscellanea, il apprécie d’autant plus ce moment qu’il fait là comme de coutume son pique-assiette au cabaret dans l’espoir de se faire quelque contact, ayant même trouvé un journal pour se distraire.

Les journaux, justement, sont une véritable mine d’informations croustillantes en ce moment, notamment en ce qui concerne une très récente série de meurtres dont les victimes ont interpellé nos trois amis de plus d’une manière. L’Hermétiste Johanna Canning, pour commencer, ainsi qu’Annie Kingsley, une Verbena très solitaire qui depuis quelques temps se faisait une réputation un peu bizarre (et pourquoi son corps a-t-il été retrouvé à Hyde Park, alors qu’elle n’y allais pas?). Ces morts ont brutalement cessé, mais ni Abigail, ni Dirac, ni Veig ne savent pourquoi. Grâce aux Hermétistes qui ont fait le ménage? Grâce aux Verbenas des viallges alentours? Nul ne sait vraiment ce qui a mis fin au carnage; tout juste un entrefilet dans le Times du 5 novembre, signé des énigmatiques initiales J.G., a-t-il fait mention de ce que le meurtrier a été arrêté et sera jugé.

Ce soir-là, nos trois amis ont prévu de rencontrer le journaliste Ryan Swift du Daily Mail, avec qui ils avaient lié connaissance quelques temps auparavant au cabaret, afin d’en savoir plus sur ces meurtres, étant donné qu’ils connaissaient deux des morts. Bien sûr, cette discussion ne sera pas publique: ils ont fait passer un message à Ryan par l’entremise de sa soeur jumelle Ariadne, le conviant à une soirée “select” visant à “préparer la prochaine sauterie à Hyde Park.” Et c’est donc à 21 heures tapantes que se présente Swift, qu’Abigail accueille et conduit directement au petit salon privé réservé d’ordinaire à l’usage de Dirac.

Swift n’a pas forcément toutes les informations non plus, mais ce qu’il sait, il veut bien le partager (comment pourrait-il publier la vérité, après tout?), d’autant plus que l’un de ses amis proches, Randall Greene, avait bien failli y passer lui aussi. C’est donc par son entremise que les trois PJs apprennent que le meurtrier était en fait un couple de mages déments, et que ce sont trois autres jeunes mages qui auraient réussi à les appréhender, en partie grâce à une collaboration avec une créature de la Nuit (le corps d’Amelia Woordrow a d’ailleurs été repêché dans la Tamise il y a trois jours, la gorge tranchée mais ayant clairement été vidée de son sang avant cela déjà…), et non sans avoir au passage causé l’incendie d’une demeure ainsi que l’apparition de quelques Spectres. Dirac se souvient alors avoir entendu parler de la disparition récente d’un officier britannique également mage Batini, le Colonel Aonghus MacDubtach. Et il y a aussi Ed, le petit livreur de journaux du Daily Mail

Dans l’ensemble, cependant, il n’y a pas de preuves tangibles, et les PJs ne peuvent qu’émettre des hypothèses, ne sachant même pas ce qui avait rendu fous les meurtriers, ni pourquoi des vampires étaient impliqués dans cette histoire — ces deux mages auraient-ils empiété sur leur territoire, peut-être? En tous cas, Dirac veut essayer d’enquêter sur les trois “justiciers” dans les jours à venir. Et une fois que Ryan a pris congé, nos trois amis retournent vaquer à leurs occupations, Veig allant d’ailleurs dans la fumerie d’opium du sous-sol où il se prend à rêver à ce qu’il pourrait faire si lui aussi était membre de, par exemple, la Royal Challenge Society

Nodes en folie:

C’est vers 5h le lendemain matin, 16 novembre, qu’Abigail, Dirac et Veig se réveillent tous trois en sursant, saisis au ventre par une sale impression tandis que dehors, le tonnerre gronde. L’air dehors est empli d’une curieuse odeur d’ozone. Ils perçoivent clairement que cet orage n’est pas d’origine naturelle, qu’il est localisé au dessus de la Tour de Londres… et que quelqu’un ou quelque chose a consommé une lourde quantité de Quintessence là-bas dans le cadre d’un effet magyque de grande envergure.

Les cinq symboles vus dans le tunnel du Node de Dirac

Dirac se hâte vers son propre Node au sous-sol pour voir dans quel état il est, et le trouve fortement agité: une très légère émane du grimoire qui en est la manifestation, les pages tournent toutes seules, et l’encrier posé à côté est en train de déborder… Jamais cela n’est arrivé auparavant. Lorsqu’il l’examine psychiquement, il y voit de fines chaînes argentées se précipitant vers lui, vite remplacées par une série de symboles dont il parvient à en noter cinq.

Abigail et Veig (qui avait passé la nuit au Sweet Dove), eux, se précipitent dans la rue, où les animaux hurlent à la mort, et de là au Bookworm. Dirac leur fait part de ses suppositions: quelqu’un essaierait de briser le Sceau qui est posé depuis des décennies sur le Node de la Tour de Londres, et cela est en train de créer une réaction en chaîne. Il leur montre les symboles qu’il a retenus, et qui seraient peut-être des indications de lieux (Abigail reconnaît l’un d’eux comme associé à Stonehenge); l’un d’eux en particulier est clairement picte — Dirac pense l’avoir vu jadis dans un ouvrage, associé à quelque chose nommé “la Lignée de Skeith”. Envoyé faire une rapide recherche, Lucien, son assistant, revient avec un petit journal de travail laissé par un sorcier anonyme d’il y a deux siècles, et qui mentionne ce symbole comme étant celui du “Vieux Sang du Nord”.

L’orage se calme vers les 6 heurs, et nos trois amis décident de se retrouver à 8 heures pour aller ensemble à Anglia Magna, la principale Fondation Hermétiste de la ville.

A la Fondation:

Les PJs se rendent sur Gordon Square avec le coche de Dirac. Ce dernier, tout comme Veig, sont membres de la Fondation (le premier depuis 5 ans, le second depuis ses 18 ans), et y ont donc accès sans problème, faisant passer Abigail avec eux. Se dirigeant immédiatement vers l’antichambre du bureau de Matthew Callaghan, le Primus, Dirac dit au secrétaire de ce dernier, Mr Raymon, qu’il désire un entretien au plus vite. Au vu des circonstances, Raymon comprend vite de quoi il s’agit et leur donne un petit carton avec pour instruction de se rendre au bureau 15 au sous-sol.

Empruntant un passage secret situé dans un placard à balais non loin des cabinets des messieurs, les trois mages descendent dans un escalier étroit et arrivent au bureau, dans lequel se trouvent Callaghan, Branwell Forsythe, le médecin Ignatius Jennings, et Ariadne Forsythe — curieusement, pas de Storn en vue.

Bien que réticent à parler devant Abigail, face à l’urgence de la situation, Callaghan finit par accepter de parler du Node de la Tour de Londres. Ce qui s’y est passé n’a pas été initié par Anglia Magna, mais il pense lui aussi que le problème a à voir avec le Sceau… et n’est pas forcément non plus du fait de la Technocratie, car la méthode est bien trop violente. Lorsque Dirac montre les cinq symboles qu’il a notés, Jennings et Callaghan semblent savoir quelque chose, mais le Primus veut d’abord qu’Abigail quitte la pièce.

Dans le bureau, l’hypothèse la plus inquiétante, à mots couverts, est que Storn ne tiendra pas très longtemps si le phénomène continue de se répéter. Ce qu’a vu Dirac dans son nodes — symboles et chaînes — semble pointer vers ce que le lien est en train de se rompre; au final, il faudrait aller enquêter sur place… et Dirac se propose de faire cela non-officiellement, même si cela signifie que l’Ordre d’Hermès ne le couvrira pas en case de souci.

A l’extérieur, Veig a rattrappé Abigail, qui ne vit pas très bien le fait de s’être vue jeter dehors ainsi, mais comprend le pourquoi de la chose, vu qu’elle n’est pas membre. Avant qu’il n’ait pu l’accompagner plus loin, tous deux voient un homme sortir d’une autre pièce, appuyé sur une canne. Veig reconnaît Ciaran Storn, bien qu’il ne lui ait jamais vu un air aussi malade et fatigué, chose qu’Abigail perçoit elle aussi comme surprenante: cela mis à part, il ne présente pas d’amaigrissement ou autres signes de maladie chronique. Lorsqu’il refuse de retourner se reposer, ayant vu quelque chose dont il doit informer les autres, Abigail enjoint Veig à l’accompagner au bureau; mais lorsque le jeune homme effleure le bras de Storn, il fait l’expérience d’un bref drain de Quintessence, avant que le phénomène ne s’interrompe.

Les deux hommes entrent dans le bureau. Visiblement, personne n’ose dire quoi que ce soit à Storn lorsqu’il dit aux deux PJs qu’ils peuvent rester. De toute évidence, malgré son état, Ciaran a trop le sens des responsabilités (ou de fierté?) pour ne rien faire. Branwell Forsythe annonce son intention d’organiser un audit au cabinet dont ils sont tous deux associés, tandis que Storn s’occupera de « la » calmer (cette « elle » n’est pas très contente…). Pour lui, le Node de la Tour de Londres était visé, ce n’était pas juste un hasard. Les autres Nodes ont surtout fait l’expérience d’échos. Storn reconnaît aussi immédiatement les symboles sur la feuille de Dirac, demandant pourquoi la marque de Skeith est réapparue, en plus des « symboles du Vieux Cercle »: la Pierre de Skeith se trouve en Ecosse, bien trop loin de Londres pour être concernée par une simple résonnance.

Pour la première fois, Ariadne Forsythe prend la parole: elle a parlé aux siens, et trois autres Euthanatoi ont affirmé que quelque chose était venu de l’Umbra. Ils n’en savent pas plus pour l’instant, en attendant le retour d’observateurs envoyés de l’autre côté du Goulet, et aucun point de départ spécifique n’a pu être localisé.

Dirac et Veig repartent après cela pour retrouver Abigail.

Tina:

De retour chez elle vers 10h, Abigail se rend compte que l’une de ses “filles”, Tina, est assez pâle et nerveuse suite à un mauvais rêve, et très embarrassée de cela. La Verbena l’invite à venir en parler avec elle en privé autour d’un thé, et Tina révèle avoir rêvé être dans une plaine battue par un violent orage. Cherchant un abri, elle s’est réfugiée dans une tour blanche, des murs de laquelle surgissaient des visages apeurés, des morceaux de maisons… et pourtant, l’orage la terrorisait plus encore que cela. Dans la tour, elle a ressenti étrangement une impression de sécurité, et a trouvé au sommet une coupole. De là, la tour se trouvait en fait environnée par la mer; levant les yeux, Tina a vu le ciel d’un jaune malsain se déchirer sous l’assaut d’innombrables mains de ténèbres, derrière lesquelles des yeux énormes la fixaient. Au sommet se trouvait également un homme en longue cape, brandissant un bâton face aux ténèbres, un homme aux yeux apeurés mais aussi déterminés… et de la même couleur que ceux de la créature obscure. C’est là qu’elle s’est réveillée en hurlant.

Abigail la console et lui demande si elle se souvient d’autre chose. Tina se rappelle alors la porte en métal de la tour, ornée de nombreux symboles… dont ceux vus dans le Node de Dirac ainsi que la marque de Skeith. Elle lui dessine aussi le bâton, totalement déséquilibré par une extrémité étrange, large, comme un soleil à cinq rayons. Tina ne sait pas au final si l’homme était là pour faire venir les tenèbres ou pour les repousser, mais il ne la regardait pas méchamment. Il avait également d’étranges marques sur le visage, d’un bleu sombre, légèrement luminescentes; Abigail pense alors à des tatouages rituels, ou encore à des peintures de guerre, mais en tous cas celtes ou pictes plus qu’autre chose.

Abigail travaille un peu avec elle sur une interprétation possible de ce rêve, tout en commençant à se demander si Tina ne serait pas en phase d’Eveil… si jamais elle a effectivement fait ce rêve en réaction aux événements du petit matin. En tous cas, elle demande à son employée de lui dire si elle refait des rêves assez aprticuliers, prétexant qu’ils pourraient lui être utiles pour la guider dans la vie. Tina retient pour l’instant que ces rêves viennent d’elle, et ne sont pas anodins.

Pendant ce temps, Dirac et Veig reviennent au Sweet Dove un peu avant midi, et présentent à Abigail des excuses pour le comportement de leurs congénères de la Fondation.