Hypothèses à tout-va

Derrière la barrière de la Tour:

Dans le salon privé, les deux Hermétistes disent à Abigail ce qu’ils ont appris à Anglia Magna, et mettent en place le projet d’aller à la Tour de Londres dans l’après-midi pour essayer de communiquer avec leurs alter-egos de la Technocratie: ce sera dangereux et on essaiera au minimum de les manipuler, mais si eux nont plus ne sont pas responsables de ce qui se passe, échanger des informations aurait de la valeur pour eux. Et qui sait: le phénomène ayant pour origine l’Umbra, serait-ce le signe que des Néphandi ou des Maraudeurs, et donc leurs ennemis communs, seraient impliqués? Abigail n’est pas très chaude pour ce plan, cependant elle viendra quand même, pour le cas où les choses tourneraient mal et il lui faudrait soigner quelqu’un… et pour voir si des Esprits auraient aussi été lâchés là-bas.

Se concentrant, Dirac arrive par miracle à espionner brièvement la Tour de Londres derrière ses protections1Merci le botch du Ward de la Tour de Londres…, sous forme de flashs décousus:

  • Une curieuse luminescence rougeâtre qui semble envelopper les murailles extérieures de la forteresse, et fluctue régulièrement: d’un reflet de la « barrière de protection » placée autour, effectivement été mise à mal par l’attaque du matin. Cette barrière fluctue par moments…
  • Une petite pièce aux murs de pierre nus, plongée dans la pénombre, et seulement éclairée par la lumière grisâtre du jour tombant par les carreaux crasseux d’une petite fenêtre munie de barreaux: une cellule, visiblement. Sur une chaise est assis un homme, tête baissée, ligoté au dossier, en chemise blanche, pantalon sombre et chaussures qui dénotent plutôt la classe des serviteurs, mais de ceux attachés aux grandes demeures. Il semble ne pas être là depuis plus d’un jour ou deux, car ses habits ne sont pas trop défraîchis.
  • Un hurlement qui résonne dans un couloir de pierre étroit et bas de plafond — soit d’une femme, soit d’un garçon encore suffisamment jeune pour que sa voix n’ait pas fini de muer
  • Une paire de mains se saisissant d’un objet curieux, comme une sorte de montre à gousset mais attachée à ce qui ressemblerait plutôt à un long bracelet en spirales. Un voix masculine résonne juste à côté, sur un ton de froide curiosité : « Voyons-voir ce que le petit nous a ramené… »
  • Un petit groupe de trois soldats, en uniforme des Yeomen Warders2La garde régulière de la Tour, pâles et l’air de ne pas avoir dormi de la nuit – des soldats qui étaient de garde pendant « l’incident » ? Ils parlent de « quatre corps dont il faut se débarrasser » et de « ces personnes à l’apparence vraiment inhabituelle: vous vous rendez compte, c’est tellement… indécent. » 
  • Deux hommes debout au pied de la Tour Blanche3La forteresse centrale, dans une discussion assez animée. L’un est grand, bien charpenté, chauve avec une épaisse moustache noire et des sourcils broussailleux, en uniforme de la British Army. Le second est plus petit, plus calme, porte des habits civils et un chapeau melon, et semblerait presque inoffensif par contraste, s’il n’y avait pas son regard alerte qui dément cette apparence « bonhomme ». Le plus grand s’adresse à l’autre en le nommant Finnegan, et semble bouillir d’une colère contenue en disant que « le Yard doit se mêler de ce qui le regarde ». Finnegan, lui, reste des plus polis, lui donne du « Commandant Carlisle », et lui affirme qu’il a été envoyé là par des « instances supérieures » pour enquêter sur les « événements malheureux de cette nuit: après tout, vous ne voudriez pas que d’autres criminels tentent de répéter une telle intrusion, n’est-ce pas ? »

Les visions s’interrompent là, laissant toutefois Dirac avec la nette impression que ce Finnegan a repéré son intrusion…

Trop de questions:

Veig, lui, se renseigne dans le journal du matin que Tina vient d’apportant, journal qui annonce l’hiver le plus rude depuis vingt ans: doux euphémisme pour une Tempête de Paradoxe. Un article en particulier attire son attention, en page 3, parlant de malfrats ayant tenté de s’emparer cette nuit des bijoux de la Couronne… conservés à la Tour de Londres. Des boucs-émissaires? De toutes manières, ces articles sont là pour rassurer le voisinage, et expliquer de probables rassemblements de la police aux alentours de la forteresse.

Abigail mentionne alors l’homme étrange qu’une « personne de sa connaissance » a vu en rêve. A la mention de ses tatouages, Dirac et Veig se remémorent un groupe au sein des Hermétistes, ayant pour coutume de se tatouer à chacun de leurs passages rituels — surtout Veig: cette Maison, les Criamon, aurait disparu aux environs de 1700, et ses derniers membres ont été incorporés dans ce qui deviendrait les Ex Miscellanea, sa propre maison. Ils avaient cependant une réputation un peu houleuse, en ce sens qu’ils avaient tendance à rechercher et accueillir à bras ouverts la Quiétude, qu’ils nommaient « Crépuscule ».

Le symbole sur le front de l’homme, qu’Abigail leur dessine, rappelle à Dirac quelque chose qu’il a vu dans un livre, au sujet d’un rituel de Lien… ce qui ne collerait pas avec une personne essayant de briser la Barrière entre les mondes? Et que ferait un Criamon à la Tour de Londres en 1880? Aurait-il essayé de se lier à son Node? Dirac pense que cet homme n’était peut-être pas seul: une attaque de l’Umbra d’un côté, et la Tellurie de l’autre? Et si… et si c’était lui qui avait scellé le Node, des décennies auparavant?! Il n’y a après tout pas d’archives à ce sujet, au demeurant très secret chez les Hermétistes, même si la rumeur veut que Callaghan y ait participé. Que de questions, et si peu de réponses…

Avant de partir:

Fidèle à ses habitudes, Dirac retourne aussi rapidement chez lui effectuer des recherches supplémentaires. Il en ressort un étrange poème, annoté comme ayant été « trouvé sur une stèle à l’entrée des ruines de Willsborough » (près de Durham), un lieu abandonné mais où des Hermétistes avaient jadis résidé:

From the north and the west,
From where the old blood sprang,
Came a messenger of hate
Who sowed his seeds on our land.
What will they grow into, alas,
No one can tell as of yet,
Therefore we hope that wisdom
Will dawn on them and light their way.
They shall not cast their gaze
Away from the light,
For their powers are of sheer destruction,
And must not be wielded here.
Will they serve or betray?
We cannot tell.
We only wish for them to know
What happened here,
So that a new tragedy
Might be avoided.

Quant à la Lignée de Skeith, Faith a trouvé, dans un… guide touristique des chemins pittoresques des basses-Terres, la gravue d’une pierre dite de Skeith, dans le comté de Fife en Ecosse, pas très loin de Anstruther et Thornhill. De retour au Sweet Dove, cela ne dit pas grand chose aux deux autres mages, à part pour Veig, qui se rappelle une vague légende des Hermétistes Merinita sur un étang, du côté de Durham, ayant abrité une Kelpie.

Les trois mages finalisent autant que faire se peut leur plan d’aller à la Tour de Londres, et se griment quelque peu avant de se mettre en route. En partant, Dirac dir à l’un de ses hommes, Sonny, de prévenir son avocat si jamais il n’est pas revenu dans deux heures…