Oxford

Qui est qui ?

Une nuit passe, car tout ce petit monde a encore besoin de repos, y compris Mary Sarah, par ailleurs attristée d’avoir appris la mort de l’un des membres d’équipage qui avait dû être évacué à l’hôpital d’Oxford suite à de graves brûlures. Le lendemain, aux aurores, un Ranimé du bord vient donner un balai et une brosse à dents à « Oakley et Wilson, ordre du capitaine » pour leur corvée de chiottes, ce qui donne à Liam l’occasion de voir une troupe cavaler dans les coursives sous la supervision d’un sergent-instructeur bien gueulard, à grand renfort de chants encourageants tels que « Les Dévorantes c’est des fils de pute / Quand on les voit, on fait pas dans notre calbut’ ! » Mary Sarah est par ailleurs fort étonnée d’entendre Liam se faire appeler Oakley, y compris par un Floyd/Wilson encore à moitié endormi aui se cramponne à elle, puisque elle-même l’a toujours connu sous le nom de Nolan.

Charles, lui, s’allume en douce son dernier cigare, et regarde d’un œil fort narquois Liam et l’infirmière essayer de remettre d’aplomb un Floyd dont l’état semble encore pire que la veille. Liam explique rapidement à Mary Sarah l’origine de cette histoire de Floyd/Wilson (la possession), ce que la jeune femme trouve positivement dégoûtant. Puis il traîne litéralement Floyd en direction du couloir avec son balai, s’excusant du comportement de son camarade… qui juste après l’embrasse à pleine bouche. Surprise générale et consternation de Liam, rouge comme une pivoine. Sarah remet Floyd au lit et va prévenir Clarick de ce contretemps dans la punition, tandis que Liam s’en va, en colère, récurer les gogues.

Mary Sarah croise Ada, qui la fait entrer sur la passerelle, où le capitaine signe une décharge temporaire d’inaptitude pour Wilson, ajoutant que celui-ci fera quand même sa corvée plus tard. Mary Sarah revient examiner Charles, qui a éteint son cigare pour l’économiser, et ne peut toujours pas quitter l’infirmerie. Vers midi, Liam achève son nettoyage de chiottes. Au sortir d’une douche rapide, il croise un aérostier en kilt : ce dernier porte le costume traditionnel en vue de la fête, et bien qu’un peu déçu en apprenant que Liam ne sait pas jouer d’un quelconque instrument de musique, il le convie tout de même à une fête devant avoir lieu le soir même à terre, et l’encourageant à porter lui aussi le kilt, car « vous êtes de l’Edinburgh, donc Ecossais au moins par adoption, et tout est bon pour entretenir le souvenir de notre patrie ! »

Liam retrouve ses compagnons à l’infirmerie. Floyd émerge doucement, sur ces énigmatiques paroles : « Il faut aller au Phare. » Tous les quatre discutent un peu ensemble. La nouvelle de la fête revigore Charles – lui sait d’ailleurs jouer de la cornemuse, bien que très mal ; Mary Sarah propose à Liam de lui apprendre quelques danses de ceilidh.

Mary Sarah aimerait en savoir plus sur l’histoire de Floyd/Wilson, et demande aussi comment un Amberville s’est retrouvé sur ce navire. Charles résume rapidement les circonstances les ayant amenés à Coventry, et exprime le souhait de rencontre les autres Amberville. L’infirmière est confuse : n’y a-t-il donc pas qu’une seule famille de ce nom ? « Bien sûr : la mienne ! » rétorque Charles. De plus, le comportement de « William Nolan » la fait de plus en plus douter.

La situation devenant de plus en plus étrange, Liam explique à Sarah qu’il n’est pas l’homme qu’elle a connu, mais son équivalent d’une sorte de réalité parallèle, moins pourrie que la sienne (eux au moins ont encore un Horizon), et lui fait promettre de n’en toucher mot à personne. Apparemment, dans leurs deux mondes, Liam serait né à peu près au même moment, mais les deux versions ont eu deux histoires différentes, la mère de Liam ayant quitté l’Irlande quand il avait 6 ans en laissant derrière elle un mari que Liam visiblement préférerait voir mort. Abattue, Mary Sarah finit tout de même par accepter que « son » Liam a très certainement bel et bien péri à Liverpool. Liam lui demande si sa mère Eileen est toujours en vie ici, et la réponse de l’infirmière (Eileen Nolan est vivante, et à Londres) lui met les larmes aux yeux. Les deux se réconfortent l’un l’autre, sachant ce que c’est que de perdre un être proche…

Trêve

Le petit groupe continue d’envisager la situation des réalités parallèles, concept encore troublant pour chacun d’eux. Charles et Liam expliquent que eux sont venus volontairement ici, suite à l’arrivée dans leur monde de mages de la réalité de Sarah, et de perturbations magyques qu’ils avaient voulu régler. Ils savent que c’est une machine qui à causé cela depuis le Londres du monde parallèle, et veulent l’arrêter, sans savoir comment. Sarah fait le rapprochement avec un projet dont elle avait vaguement entendu parler. Charles avoue être embêté à l’idée de repartir simplement chez lui, en laissant les gens d’ici dans les ennuis ; de plus, ceux de Londres ne sont pas encore au courant de la réussite de l’expérience. Et après tout, est-elle seulement reproductible ?…

Sur ce, Floyd qui n’avait pas encore ouvert la bouche intervient, révélant par ses paroles et son comportement qu’il est redevenu Wilson, bien qu’étant également Floyd – situation compliquée au demeurant. Il laisse « parler » Floyd, en qui les autres ont plus confiance, et qui explique que lui et Wilson ont passé les dernières heures à « parlementer », pour enfin trouver un accord d’occupation du corps, car tous deux ont le même objectif au final : modifier l’ordre des choses. Floyd dit que selon Wilson, il y a un autre moyen que l’Echelle pour rentrer chez eux ; ici « leur » ancêtre Wolfram aurait travaillé sur une alternative, plus efficace et moins dangereuse niveau magyque : « le Phare. »

Liam met aussi Floyd au courant des derniers évenements, en particulier la mutinerie à une personne de Wilson, la veille, et la fête à venir. Floyd comprend mieux certaines choses à présent. Apprenant qu’ils sont à Oxford, il dit aux autres que, toujours selon Wilson, il leur faut aller à la rencontre d’un certain Christian Sessington. Liam, qui a fort besoin de se détendre, suggère d’aller tous à la fête ce soir, et d’en profiter pour interroger autant de gens que possible sur cet homme.

Envol

Peu après cela, voyant le temps au beau fixe, ils quittent l’infirmerie avec Mary Sarah, qui aide Charles à passer la porte, pour se rendre sur le pont. Liam parle la jeune femme des soldats volants qui les avaient aidés à Coventry : « Ah, des Ailes, » répond-elle. Puisqu’ils sont aérostiers aux aussi, rien ne les empêche d’essayer d’utiliser l’un de ces engins aussi. Floyd est dubitatif, mais Liam et Charles veulent absolument essayer, et demandent à un Ranimé en kilt non loin de là s’il sait où est Marbury – puisqu’ils savent qu’il utilise l’une de ces Ailes, lui aussi. Ils trouvent le jeune homme au mess, attablé avec d’autres devant un nouvel arrivage de boîtes de « pâté » à l’odeur un peu moins répugnante que les précédents. Les discussions sont plutôt joyeuses et animées, et Frank Marbury relève d’ailleurs le défi de sa partenaire, Eliza Madison, d’utiliser une Aile en kilt et non en uniforme. Tout le monde est enthousiaste, sauf Floyd, que personne n’approche, puisque les autres croient qu’il est Wilson.

Après quelques introductions de rigueur, Liam annonce qu’il veut apprendre à manier une Aile. Le maniement est certes difficile, mais vu qu’ils sont des survivants de Coventry, on les considère d’emblée, lui et Charles, comme des durs à cuire. « Au pire, s’ils se vautrent, on aura juste à les Ranimer ! » Floyd/Wilson, lui, déclare qu’il ne volera pas, ce qui ne choque pas grand monde – on le considère comme vétéran en vol, et donc n’ayant pas besoin de leçons. Liam, emporté par l’humeur du groupe, déclare qu’il volera lui aussi en kilt. Ils conviennent de se retrouver à 14h30 sur le pont pour faire décoller les ailes.

Charles pose au passage quelques questions sur les Amberville. Immédiatement, les autres soldats affichent une minent un peu gênée en parlant de « Charlotte Amberville », et en déclarant « il vaut mieux qu’elle ne soit pas là, vu son caractère particulier. » Tout le monde semble du coup partir du principe que Charles est un bâtard de la famille, en fait, qui s’y croit juste un peu trop.

Plus tard, Mary Sarah vient rejoindre Liam, Charles et Floyd sur le pont pour regarder voler un Liam visiblement pas impressionné par le vent à décorner les bœufs, ni par le fait que le vaisseau est actuellement à 200m du sol. Frank et Eliza arrivent un peu après, tous deux en kilt pour un double défi, et formant d’ailleurs un couple bien assorti. Normalement, le maniement d’une Aile s’apprend d’abord à partir du sol, mais Liam et Charles se fichent de savoir qu’il n’y aura personne pour les rattraper en bas s’ils commencent à partir du dirigeable, et veulent juste voler.

Les quatre s’équipent, Frank et Eliza montrant aux deux autres comment se harnacher aux ailes, fixer les hélices pour les poussées et changement de direction, et comment repérer les courants aériens ascendants (à la taille des nuages, aux cheminées, ou encore à la chaleur du soleil sur une zone de pierre, etc.). Pendant une bonne demi-heure, les deux hommes pratiquent sur le pont les maniement des hélices, ainsi que la manœuvre d’atterrissage de base, qui nécessite de cabrer l’Aile pour agir comme frein. Floyd et Mary Sarah annoncent qu’ils vont descendre par la tour d’amarrage pour rejoindre les autres en bas après le vol. Marbury fait un premier vol pour donner l’exemple, ajoutant quelques acrobaties histoire de frimer un peu, et indique la position des courants ascendants à utiliser pour s’élancer, notamment ceux produits par les soupapres d’évacuation de la vapeur du vaisseau. Madison montre aussi du doigt où attraper un autre courant, près des cheminées d’une usine située plus loin, ainsi que la place où il faudra atterrir, 300m après ladite usine.

Liam prend son envol, suivi de Charles, qui a un peu moins de mal que lui à repérer mes courants. Frank et Eliza suivent de près en cas de pépin. Liam s’émerveille de planer ainsi au dessus de la ville. Charles, lui, chute rapidement en piqué, causant un certain affolement chez Mary Sarah qui se précipite en bas par les escaliers de la tour d’amarrage, mais il se rattrape et remonte au dernier moment… avant de faire un tonneau. (Derrière lui, le pauvre Marbury en a des suées froides.) Liam et Charles se prennent au jeu, bien que Charles rencontre quelques difficultés à manœuvrer, se retrouvant pile dans la fumée des usines qui l’aveugle temporairement. Même si Marbury leur gueule de se poser, les deux décident de poursuivre leur vol chaotique. La chance du débutant semble leur sourire, car malgré quelques déboires, ils finissent par se poser tous deux, indemnes. Mary Sarah les rejoint peu après, essoufflée d’avoir couru sur les passerelles entre les immeubles pour arriver plus vite. Un Liam extatique fait ensutie avec elle quelques pas de danse sur la place.

Pendant ce temps, Wilson…

Floyd/Eric, quant à lui, se rend sur la passerelle. A peu près tout l’équipage de quart là-bas, y compris l’officier-radio et Clarick (Morton est absent), est en train de regarder les acrobaties involontaires des « nouveaux », et on ne fait pas trop attention à lui. Wilson en profite, se convainc lui-même qu’il sait ce qu’il fait, et s’engouffre dans le local radio afin d’envoyer un message en cachette, sur une fréquence particulière. Il contacte alors rapidement un groupe de Réanimateurs d’Oxford pour leur annoncer : « J’ai trois candidats à bord. L’Echelle doit brûler. » Il ne peut en faire plus, car l’officier-radio le repère à ce moment-là et lui demande où il appelait. « A Oxford, » répond juste Wilson avant de s’esquiver. L’autre lui dit qu’il finira bien par en savoir plus, mais Wilson s’en moque : d’ici là, il sera trop tard de toutes façons…

(A suivre…)